La fiscalité est une question incontournable dans cette campagne présidentielle, surtout pour le Front de gauche quand on sait que Jean-Luc Mélenchon met en avant comme une des propositions phare de son programme de limiter la différence des salaires à un écart maximum de 1 à 20. C'est à dire qu'avec un smic fixé à 1700 € brut, le salaire d'un patron ne pourrait pas excéder 34 000 € brut par mois, de quoi voir venir. Sauf que pour tenir cette promesse il faudra lutter contre l'évasion fiscale. C'est la une de L'Humanité de vendredi dernier : Exilés fiscaux, nous vous feront payer ! Oui, mais comment ?
On compte pour l'année 2008 pas moins de 821 exils dans des paradis fiscaux et un manque à gagner pour le pays de 120 milliards d'euros depuis dix ans. Tout cela malgré le bouclier fiscal censé les inciter à rester et sans la moindre réaction de l'Etat qui ne semble pas prendre la mesure des enjeux que ces fortunes représentent. Mardi dernier lors d'un meeting à Rouen, Jean-Luc Mélenchon en a cité certaines parmi lesquelles : les familles Wertheimer ( Chanel : 3.2 à 4 milliards d'euros ), Peugeot ( PSA : 1.2 à 1.6 milliards d'euros ) ou encore Castel ( Thonon, Saint-Yorre et Vichy : 3.2 à 4 milliards d'euros ), toutes milliardaires et domiciliées en Suisse. Il n'a d'ailleurs pas eu à les chercher bien loin puisqu'elles figurent toutes dans la liste des 300 plus grosses fortunes de Suisse en 2011. L'état des lieux est donc alarmant. Alors que la dette publique pèse avant tout sur les plus démunis, les privilégiés fuient sans vergogne la crise en peuplant les soixante-douze paradis fiscaux recensés à ce jour.
Le plus triste finalement est de réaliser que les solutions existent mais qu'il règne un manque de volonté politique flagrant, l'Etat choisissant la facilité en faisant payer une majorité de pauvres plutôt que de poursuivre les patrons du CAC 40. J'ai souligné dans l'article de L'Humanité un total de sept propositions visant au moins à dissuader sinon à mettre un terme à l'évasion fiscale.
- 1 ) La taxation différentielles : Cette proposition, citée vendredi dernier par L'Humanité, a été reprise pas plus tard qu'hier par Nicolas Sarkozy lors de son meeting de Villepinte. Il s'agit ici de faire payer aux exilés la différence entre l'impôt qu'ils payent là où ils sont et l'impôt qu'ils devraient payer s'ils étaient toujours domiciliés en France. Cette décision rendrait totalement inutile toute évasion fiscale dans la mesure où la somme versée aux impôts resterait la même qu'elle que soit le lieux de résidence.
- 2 ) Lever le secret bancaire : Permettre aux Etats de connaitre les noms et les sommes précises placés sur des comptes offshores. Il faut pour cela avoir le courage d'exercer une véritable pression sur les différents paradis fiscaux. Un pays à lui seul peut difficilement y arriver, il faut ici une mobilisation internationale.
- 3 ) Interdire à tout domicilié fiscal en France d'exercer des responsabilités exécutives dans des sociétés françaises s'il refuse de payer ses impôts : Cette proposition n'a pas d'impact immédiat sur les exilés fiscaux mais a le mérite d'empêcher de riches fortunés de vivre impunément des bénéfices d'entreprises françaises sans payer d'impôts.
- 4 ) Harmonisation fiscale européenne : Il faut ici harmoniser l'impôt des sociétés à l'échelle de l'Europe. Même si une telle loi se heurte encore à la volonté des Etats, elle permettrait d'empêcher durablement tout exil fiscal sur le continent.
- 5 ) Interdire aux banques françaises d'avoir des représentants dans les paradis fiscaux : Michel Fontaine, syndicaliste de la fédération CGT des impôts propose même par cette mesure de sanctionner les entreprises gardant des filiales dans ces paradis en leur fermant l'accès aux marchés publics.
- 6 ) Mise en place d'une liste noire des paradis fiscaux : Dans le cadre d'une collaboration entre les pays du G20 qui ont tous à y gagner, cette liste permettrait d'y voir un peu plus clair et de sanctionner ces pays complices de la fraude fiscale à l'échelle internationale.
- 7 ) Augmenter les effectifs des services fiscaux : Depuis 2007, ces services perdent environ 3000 postes par an. Afin de permettre l'application de ces diverses propositions, les services fiscaux devront disposer d'un effectif suffisant, effectif qui sera largement financé par les bénéfices à venir.
Quoi qu'il en soit, comme l'a répété Jean-Luc Mélenchon la semaine dernière, tous les citoyens français qui votent, où qu'ils soient dans le monde participeront à l'impôt en France. Les politiques doivent se donner les moyens de les retouver et de les faire payer ce qu'ils doivent à l'Etat et à la France en général, ce n'est qu'une question de volonté et de courage.
A six semaines du premier tour des présidentielles tout le monde ou presque s'accorde à dire que cette campagne manque quand même de fond. Le PS et l'UMP tout en se tapant dessus s'appliquent à bipolariser le paysage politique et peuvent d'ailleurs compter sur les médias pour les aider dans cette tâche. Ce manque cruel de fond cache avant tout un déficit de programme. L'UMP peut difficilement défendre son bilan et le PS, bien que penchant légèrement à gauche, ne parvient pas à innover. La nouvelle tranche d'imposition que prône François Hollande est certes une idée louable mais largement insuffisante : elle touchera un nombre de contribuables limité, ( 3000 à 3500 foyers ) et se veut avant tout sympbolique et " moralisatrice ", les près de 4.5 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté ( source INSEE ) se fichent bien de moraliser la finance et veulent des avancées !
La dette, voilà un sujet que nos chers politiques s'arrachent. Alors oui elle a toute sa place dans le débat mais beaucoup prennent le problème à l'envers. L'UMPS s'accorde à dire que la rigueur est indispensable et qu'elle dictera les décisions de demain sauf qu'ils se trompent de clients, comme le crie une bonne partie de la gauche anticapitaliste : ce n'est pas à nous de payer leur crise ! ( Dixit le NPA ). C'est un peu comme si votre employeur faisait faillite après avoir spéculer sur les marchés et qu'il vous demandait le plus naturellement du monde de mettre la main à poche afin de renflouer ses caisses. Au niveau de l'Etat, les profits sont privés mais la dette est publique, allez comprendre.
Cette semaine marquera un tournant dans cette campagne avec le dépôt des signatures. En effet, vendredi à 18h, tous les candidats devront avoir remis leurs 500 signatures au Conseil Constitutionnel. Si c'est déjà fait pour Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan ou encore pour le revenant Jacques Cheminade, la question se pose toujours pour Philippe Poutou, Dominique de Villepin et bien sûr Marine Le Pen. Cette dernière en serait à 485 selon L'Express, je croise bien sûr les doigts pour qu'elle en reste là, 485 élus fachos ou collabos c'est déjà bien assez. Vous me direz bien sûr qu'une partie d'entre eux ne la soutiennent pas mais font là un geste démocratique en lui permettant de se présenter, ce n'est pas parce que 17 % de français votent pour un parti d'extrême droite comptant en son sein des néo-nazis et autres xénophobes qu'il faut pour autant le soutenir. Je m'amuse d'ailleurs de constater que personne ne se demande pourquoi certains " petits " candidats n'ont aucun mal à trouver les signatures nécessaires. Je pense bien sûr à Jean-Luc Mélenchon ou encore à Eva Joly qui tous deux, bien qu'assez loin du trio de tête dans les sondages, disposent des 500 parrainages depuis bien longtemps. En effet, l'implantation locale du Front de Gauche et d'Europe-Ecologie est telle, qu'ils dépassent, et de loin, le nombre d'élus dont ils ont besoin pour pouvoir se présenter. Pour mémoire, le Parti Communiste Français administre près de 800 communes et compte presque 10 000 élus. Combien de villes Front National ? Aucune et une poignée d'élus. L'absence du Front National sur le plan local est pleine de sens et ne s'explique pas seulement par le mode de scrutin, il persiste un véritable rejet de ce parti nauséabond et cela justifierait sans aucun problème une éventuelle élimination de Marine Le Pen à défaut de disposer des signatures indispensables. Réponse le 18 mars avec la publication de la liste complète et définitive des candidats à l'élection présidentielles de 2012.
En attendant bonne campagne à tous et rendez-vous cette semaine pour un article sur les exilés fiscaux inspiré de L'Humanité de vendredi dernier.
La dette, voilà un sujet que nos chers politiques s'arrachent. Alors oui elle a toute sa place dans le débat mais beaucoup prennent le problème à l'envers. L'UMPS s'accorde à dire que la rigueur est indispensable et qu'elle dictera les décisions de demain sauf qu'ils se trompent de clients, comme le crie une bonne partie de la gauche anticapitaliste : ce n'est pas à nous de payer leur crise ! ( Dixit le NPA ). C'est un peu comme si votre employeur faisait faillite après avoir spéculer sur les marchés et qu'il vous demandait le plus naturellement du monde de mettre la main à poche afin de renflouer ses caisses. Au niveau de l'Etat, les profits sont privés mais la dette est publique, allez comprendre.
Cette semaine marquera un tournant dans cette campagne avec le dépôt des signatures. En effet, vendredi à 18h, tous les candidats devront avoir remis leurs 500 signatures au Conseil Constitutionnel. Si c'est déjà fait pour Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan ou encore pour le revenant Jacques Cheminade, la question se pose toujours pour Philippe Poutou, Dominique de Villepin et bien sûr Marine Le Pen. Cette dernière en serait à 485 selon L'Express, je croise bien sûr les doigts pour qu'elle en reste là, 485 élus fachos ou collabos c'est déjà bien assez. Vous me direz bien sûr qu'une partie d'entre eux ne la soutiennent pas mais font là un geste démocratique en lui permettant de se présenter, ce n'est pas parce que 17 % de français votent pour un parti d'extrême droite comptant en son sein des néo-nazis et autres xénophobes qu'il faut pour autant le soutenir. Je m'amuse d'ailleurs de constater que personne ne se demande pourquoi certains " petits " candidats n'ont aucun mal à trouver les signatures nécessaires. Je pense bien sûr à Jean-Luc Mélenchon ou encore à Eva Joly qui tous deux, bien qu'assez loin du trio de tête dans les sondages, disposent des 500 parrainages depuis bien longtemps. En effet, l'implantation locale du Front de Gauche et d'Europe-Ecologie est telle, qu'ils dépassent, et de loin, le nombre d'élus dont ils ont besoin pour pouvoir se présenter. Pour mémoire, le Parti Communiste Français administre près de 800 communes et compte presque 10 000 élus. Combien de villes Front National ? Aucune et une poignée d'élus. L'absence du Front National sur le plan local est pleine de sens et ne s'explique pas seulement par le mode de scrutin, il persiste un véritable rejet de ce parti nauséabond et cela justifierait sans aucun problème une éventuelle élimination de Marine Le Pen à défaut de disposer des signatures indispensables. Réponse le 18 mars avec la publication de la liste complète et définitive des candidats à l'élection présidentielles de 2012.
En attendant bonne campagne à tous et rendez-vous cette semaine pour un article sur les exilés fiscaux inspiré de L'Humanité de vendredi dernier.