Non je ne vais pas disserter ici sur les camps nazis illustrés récemment par le film de Roselyne Bosch : La Rafle mais bien sur un sujet des plus actuels : les camps de rétentions d'immigrés en France.
   L'Humanité publiait hier un article sur le sujet intitulé : Mesnil - Amelot 2, Derrière les barbelés du " camp Besson " par Marie Barbier.
   Je ne suis pas choqué ni même scandalisé, non, je suis tout simplement effondré et écoeuré. Evidemment j'avais conaissance de l'existence de tels camps en France mais mon esprit naïf n'avait pas percuté sur ce que cela pouvait représenter. Au delà des conditions de vie à l'intérieur de ces camps ( je vous renvoie pour cela à l'article en lien plus haut ), c'est la dimension morale et humaine qui m'interpelle. Une personne qui s'enfuit de son pays, quelles qu'en soit les raisons, devient une fois sur le sol français un hors la loi qui ne mérite pas mieux que de moisir dans un centre de rétention en attendant son expulsion. L'intolérance criante ( gueulante devrais je dire ) qui règne alors me désole. Sommes nous à ce point ( sans vouloir jouer sur les mots ) étrangers à ces expatriés ? Valons nous plus que ces gens sous prétexte que nous possédons cette foutue nationalité française ? Sommes nous à ce point envahis qu'il faille enfermer ces pauvres gens sans plus d'égards ni de considérations ? Je n'ose même pas imaginer les réponses que beaucoup avanceraient.
   En prenant le tram ce matin, j'ai croisé deux jeunes enfants étrangers ( Roumains peut être, je ne sais pas ) qui chantaient en demandant un peu d'argent aux passagers. Ils avaient mis au point un petit numéro et passaient ensuite de wagons en wagons. Combien de yeux levés au ciel, de regards lassés et énervés, de mines presque dégoutées voir de paroles déplacées ... Je me suis mis à penser au parcours de ces gamins et en suis arrivé à la conclusion que moi aussi, si j'étais coincé dans mon pays au fin fond de l'Europe, là où le SMIC n'existe pas, là où la misère gronde, là où les aides sociales sont inexistantes ... Moi aussi je prendrai mon baluchon pour tenter d'offrir à mes enfants un avenir meilleur, moi aussi je traverserai le continent d'est en ouest pour espérer autre chose que des lendemains sans espoirs, moi aussi je poserai mes valises en France pour espérer y trouver un quotidien plus vivable.
   Alors à tous ceux qui, débordants d'intolérance, me diront que ces gens ne sont pas chez eux, qu'ils envahissent notre chère France et que la crise du chômage est de la faute du pauvre plombier polonais, je leur demanderai de se mettre leur connerie là où je pense et d'ouvrir un peu les yeux pour peut être comprendre que leur statut de français, ils ne le doivent qu'a une coïncidence généalogique.

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